vendredi 30 mars 2012

La biodiversité se porterait mieux sans pesticides

Voici le communiqué de presse de la LPO en date du jeudi 22 mars 2012


A l’occasion de la « Semaine Sans Pesticide » organisée par Générations Futures, la LPO rend public son « Manifeste pour une agriculture respectueuse de la nature et des hommes ».

La LPO est née il y a tout juste 100 ans pour lutter contre les massacres des macareux moines sur les 7 Iles. Depuis lors, les oiseaux ont eu à subir d’autres crises écologiques ; par exemple celle de la dégradation de leurs habitats, en particulier, la destruction massive du maillage bocager, soit 2 millions de km de haies arrachés au cours de ces 50 dernières années.

Durant la période 1945 - 1970, l’usage des insecticides organochlorés, tel le DDT, conduit à un
effondrement de la reproduction des prédateurs, en particulier des rapaces au premier rang desquels le Faucon pèlerin. Puis, l’usage des organophosphorés, puissants toxiques du système nerveux, a généré des effets mortels sur nombre d’animaux invertébrés et vertébrés (dont les oiseaux).

A partir des années 1970, l’introduction des herbicides a un effet indirect majeur sur la biodiversité. La quasi disparition de la flore indigène fait disparaître les invertébrés inféodés à
cette flore ; les chaines alimentaires sont rompues. Pour les oiseaux dépendants des ressources en invertébrés pour leur reproduction la situation est dramatique. De même, en hiver, l’absence de plantes sauvages est synonyme d’absence de graines, nouvelle source de famine.

A partir des années 1990, la fausse bonne idée des insecticides en enrobage de semences,
donne le coup de grâce aux invertébrés, dont les abeilles, entre 10 et 33 000 fois plus sensibles
à ces poisons que les vertébrés. Les populations d’oiseaux qui en dépendent crient famine et
s’effondrent (hirondelles, traquets, alouettes…). Les oiseaux inféodés à l’agriculture intensive
ont chuté de 30% (programme STOC).

La situation est-elle inexorable ? Non, car ces dernières années, de nombreuses municipalités se sont engagées à ne plus utiliser des pesticides dans l’entretien de leurs espaces verts. De même des propriétaires de jardin comme les refuges LPO n’utilisent plus de pesticides et d’herbicides, tout comme les agriculteurs biologiques qui ont doublé leur effectif en 5 ans.

C’est dans ce contexte que la LPO inscrit son « Manifeste pour une agriculture respectueuse de la nature et des hommes » en deux versions ; le premier, tout public, le second plus technique : «Manifeste pour une agriculture respectueuse de la nature et des hommes. Analyse des pratiques et des enjeux ». Nous vous invitons à en prendre connaissance en les retrouvant sur le site www.lpo.fr

Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO

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